Comme c’était une planète de sable fin, de falaises dorées, d’eau verte et de ressources naturelles complètement inexistantes, les hommes avaient décidé d’en faire un monde de tourisme enchanteur, sans chercher à exploiter ou à creuser un sol, d’ailleurs stérile.
Les premiers pionniers y débarquèrent en automne. Ils y construisirent quelques stations balnéaires faites de cabanes pour milliardaires style Club Méditerranée et, quand l’été arriva, ces villages de fortune pouvaient déjà recevoir des milliers d’estivants. Il en arriva deux mille, cet été-là. Ils passèrent plusieurs semaines de charme à se dorer aux trois petits soleils de ce monde, à s’extasier devant ses paysages, son calme, son climat et le fait reposant que cette planète ne recelait ni insectes ni carnivores, ni poissons redoutables, ni aucune forme de vie animale. Puis le 25 août à l’aube, arriva l’événement : en une seule goulée, en quelques secondes, la planète avala tous les estivants en même temps.
La planète, en effet, ne recelait pas d’autre forme de vie que la sienne : elle était la seule créature de ce monde. Et elle aimait particulièrement les êtres vivants, les humains en particuliers. Mais elle les aimait bronzés, polis par l’eau et le vent, chauds et bien cuits.
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