Tales of Mystery and Imagination

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Léon Bloy: La Salamandre Vampire



À la mort d’Alaric, il est raconté que les Goths le pleurèrent comme le héros de leur nation et que, suivant la coutume des Barbares du Nord qui cachaient avec soin les tombeaux des hommes extraordinaires, ils détournèrent, pour ses funérailles, le cours d’une petite rivière près de Cosenza. Ayant creusé dans son lit une fosse qui ressemblait à un puits, ils y déposèrent le corps de leur chef avec quantité de richesses, comblèrent la fosse et firent reprendre aux eaux leur cours naturel. Pour s’assurer du secret, on égorgea les prisonniers qui avaient été employés à ce travail. L’instinct de la race a si peu changé que, quinze siècles plus tard, on a vu chez nous se renouveler des scènes analogues, dénuées, à la vérité, de toute grandeur, mais étrangement démonstratives de la lourde puérilité de ce peuple allemand que la trique de tous ses maîtres et le bavardage de tous ses pédants ne put jamais assouplir.

Les esclaves de la Prusse, mécaniquement disciplinés, apportèrent en France, dans le bagage de leurs pousse-culs, la plus séculaire moisissure de leurs origines.

Combien de fois nous demandâmes-nous en vain comment il se pouvait que des uhlans, évidemment tués ou très gravement atteints par nos tireurs et qu’on suivait à la traînée du sang, restassent en selle et disparussent ?

Léon Bloy: Les Captifs de Longjumeau



Le Postillon de Longjumeau annonçait hier la fin déplorable des deux Fourmi. Cette feuille, recommandée à juste titre pour l'abondance et la qualité de ses informations, se perdait en conjectures sur les causes mystérieuses du désespoir qui vient de précipiter au suicide ces époux qu'on croyait heureux.

Mariés très jeunes et toujours au lendemain de leurs noces depuis vingt ans, ils n'avaient pas quitté la ville un seul jour.

Allégés par la prévoyance de leurs auteurs de tous les soucis d'argent qui peuvent empoisonner la vie conjugale, amplement pourvus, au contraire, de ce qui est nécessaire pour agrémenter un genre d'union légitime sans doute, mais si peu conforme à ce besoin de vicissitudes amoureuses qui travaille ordinairement les versatiles humains, ils réalisaient, aux yeux du monde, le miracle de la tendresse à perpétuité.

Un beau soir de mai, le lendemain de la chute de M. Thiers, le train de grande ceinture les avait amenés avec leurs parents venus pour les installer dans la délicieuse propriété qui devait abriter leur joie.

Les Longjumelliens au coeur pur avaient vu passer avec attendrissement ce joli couple que le vétérinaire compara sans hésiter à Paul et à Virginie.

Ils étaient, en effet, ce jour-là, véritablement très bien et ressemblaient à des enfants pâles de grand seigneur.

Maître Piécu, le notaire le plus important du canton, leur avait acquis, à l'entrée de la ville, un nid de verdure que leur eussent envié les morts. Car il faut en convenir, le jardin faisait penser à un cimetière abandonné. Cet aspect ne leur déplut pas, sans doute, puisqu'ils ne firent, par la suite, aucun changement et laissèrent croître les végétaux en liberté.

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